Des risques pour Dijon

Convergence des crises

Réchauffement climatique, effondrement de la biodiversité, limites planétaires dépassées, mais aussi épuisement des ressources (énergie et matières minérales), aggravation des pollutions multiples, dégradation massive des sols, déforestation accélérée, risque accru de pandémie, et enfin une crise économique et sociale qui frappe partout… Nous vivons un cataclysme planétaire et la sixième extinction massive se déroule à une vitesse sans précédent.

Ce graphique est tiré du fameux rapport Meadows au “Club de Rome”, intitulé « Les Limites à la croissance » et publié en 1972. Utilisant des modèles informatiques, l’étude projette que sans changements majeurs, la Terre atteindra ses limites de croissance dans les cent années à venir, entraînant un déclin rapide de la population et de l’industrie.
Aujourd’hui, de nombreuses prévisions de ce rapport se confirment, soulignant l’urgence d’agir pour éviter ces scénarios.

Ces crises, dont beaucoup ont déjà atteint ou atteindront bientôt des seuils d’irréversibilité ou points de non-retour, peuvent s’emballer et conjuguer leurs effets, faisant peser des risques d’effondrements sectoriels, voire systémiques ou globaux, à des échéances et des niveaux de gravité difficiles à prévoir et anticiper.

Effondrement

Notion complexe, définitions multiples selon les processus et les échelles qu’on observe.

Pour Yves Cochet (ancien ministre de l’Environnement, fondateur de l’Institut Momentum), « l’effondrement est une baisse importante et rapide de la complexité d’une société, qui se traduit concrètement par la perte potentiellement irréversible de services de base fournis par des services publics encadrés par la loi à l’ensemble de la population : eau potable, alimentation, énergies, état de droit, internet… »

Pour le général Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées françaises, le changement climatique est un « catalyseur de chaos, en termes de guerre d’accès aux ressources, de déplacement de population ou de famine ». (Déclaration devant le Medef le 27/08/2024)

La collapsologie est un courant de pensée transdisciplinaire qui étudie les risques, causes et conséquences d’un effondrement de la civilisation industrielle.

Chaîne de risques

Ces crises exposent Dijon, sa métropole et surtout sa population à une série de risques et de dommages importants, face auxquels les individus sont très vulnérables, notamment parce que pas ou très peu préparés.

Pour commencer à bâtir une culture commune permettant aux habitants de s’approprier cette problématique, nous avons élaboré un schéma représentant le concept de chaîne de risques. Elle articule des éléments, ou événements, reliés entre eux par des processus.

Lorsqu’un ALEA affecte un ou des ENJEUX (définis par leur vulnérabilité), il génère un RISQUE, qui entraîne des DOMMAGES, susceptibles d’impacter des besoins vitaux* de la population, des biens et services, des infrastructures – c’est-à-dire les “conditions pour vivre”.

* Besoins vitaux : respirer, réguler sa température, dormir,  boire, manger, éliminer ses déchets.

Analyse pour Dijon

Nous avons identifié une série d’enjeux et de vulnérabilités liés au territoire et à sa population.
Puis, nous avons engagé l’analyse des chaînes de risques, en commençant par travailler sur 3 domaines liés aux besoins vitaux : alimentation, santé, énergie et ressources.
Chaque ligne des tableaux décrit une chaîne de risques, de l’aléa jusqu’aux dommages susceptibles d’impacter les conditions de vie des habitant.e.s de Dijon. Ce recensement reste largement à compléter.

Actuellement, la satisfaction de nos besoins vitaux est essentiellement liée à des infrastructures, installations, réseaux et services associés entre eux par de nombreux liens de dépendance, physique ou découlant des relations entre les acteurs, formant un système complexe et interdépendant. Cette complexité constitue une vulnérabilité face aux aléas et risques. Une perturbation affectant un élément peut, par « effet domino », dégrader des pans entiers du système, risquant de mettre en péril nos conditions pour vivre.
Il nous paraît essentiel d’informer et sensibiliser la population à cette double question des risques et de la fragilité du système, pour bâtir une culture commune du risque (comprendre, prévoir, prévenir, protéger), condition nécessaire à l’engagement des habitant.e.s dans une démarche collective de résilience.
La résilience telle que nous l’envisageons, s’appuie sur la sobriété, l’autonomie et la relocalisation, ainsi que sur de nouvelles relations et synergies avec l’espace rural.

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